L’armure daédrique est une des armures emblématiques du jeu TESV : Skyrim et, pendant que je construisais l’Épée daedrique, j’avais à l’idée de la fabriquer également, pour le carnaval de mon lycée. J’ai donc commencé à chercher le travail d’artistes ayant déjà réalisé cette armure sur Internet, et plus particulièrement ceux ayant utilisé de la mousse. Parmis eux, le travail de zerios88 et de Boris Mzhen m’ont particulièrement impressionné et j’ai décidé de m’appuyer sur le fil de discussion de TheRPF pour construire la mienne.
Création des pièces :
La méthode décrite utilisait un logiciel nommé Pepakura, qui permet de « déplier » un objet 3D pour en faire un patron. Après avoir imprimé le patron, il est possible de reconstituer l’objet. Il existe principalement deux techniques utilisées en cosplay : celle qui consiste à recréer l’objet en papier puis à le recouvrir de fibre de verre et de résine, et celle qui consiste à recréer l’objet en mousse. (Pour information, la première méthode permet de créer un objet extrêmement résistant, mais elle est assez chère et certains produits utilisés sont toxiques.)
Un internaute dont le pseudo est Zombiegrimm sur de nombreux sites a constitué une énorme base de donnée de fichiers Pepakura liés à Skyrim parmi lesquels figurent les pièces de l’armure daédrique. Cependant, il s’agit de fichiers qui n’ont pas été préparés spécialement pour une utilisation avec de la mousse et il est nécessaire de les manipuler un peu dans le logiciel. A l’aide de Pepakura Designer, vous pouvez choisir de désactiver les languettes [2D Menu - Show flaps], puis de réduire le « fold threshold » de 170 à 160 environ [Settings - Other Settings]. Cela permettra d’obtenir des pièces simplifiées et plus facilement adaptable à la mousse.
Il faut ensuite adapter la taille de l’objet à votre morphologie avec la fonction échelle de Pepakura. Pour cela, vous pouvez utiliser un mètre ruban, et l’outil « Distance entre deux points » [2D Menu - Edit Mode - Measure distance between two points] dans Pepakura. N’hésitez pas à refaire plusieurs fois les mesures si vous avez un doute. Une fois que les pièces sont imprimées découpez-les puis, si vous le pouvez, vérifiez leur taille de nouveau. Cela peut sembler inutile, mais il vaut mieux avoir perdu un peu de temps à découper trop de papier, plutôt que perdre des heures et des matières premières (et un peu de courage) en vous apercevant trop tard que la taille n’était pas bonne.
Il faut ensuite reporter la forme des pièces sur la mousse. Pour ma part, je numérotais chaque pièce puis je les scotchais sur ma feuille de mousse, j’en traçais le contour puis je les ôtais et je reportais leur numéro sur la mousse avant de découper toutes les pièces d’un coup. J’ai découvert il y a quelques temps l’astuce qui consiste à les épingler sur la mousse pour éviter qu’elles ne bougent.
Une fois que vous avez toutes vos pièces devant vous, il va falloir les assembler. Vous pouvez pour cela utiliser soit de la colle chaude, soit du néoprène. J’ai préféré utiliser du néoprène, mais après un an je me suis aperçu que certaines pièces commençaient à se séparer légèrement. Vous aurez besoin d’un cutter, de la colle choisie, et de Pepakura. A l’aide du logiciel, commencez par repérer quelles pièces peuvent être facilement collées ensemble afin de former des blocs plus grands, et retrouvez ces pièces. Sur la version papier de chaque pièce, des traits indiquent où plier, si ce pli sera un pli « vallée » ou « montagne », et le numéro de chaque arrête indique comment coller les pièces ensemble. Repérez l’emplacement des plis sur la mousse, et faites une entaille en forme de « V » à l’intérieur si c’est un pli « montagne » ou simplement une fente « | » si c’est un pli « vallée ». Cela permettra à la mousse de se plier à l’endroit désiré, et de faire un angle plus marqué. Si la jonction entre deux pièces fait elle aussi un angle, vous allez devoir biseauter une des pièces à cet endroit. Une fois que vos pièces sont préparées, vous pouvez les coller entre elles (vous pouvez également placer de la colle dans les entailles en « V » pour être sûr que le pli soit maintenu).
Avec cette méthode, j’ai pu créer toutes les pièces dont j’avais besoin.
Avec cette méthode, j’ai pu créer toutes les pièces dont j’avais besoin.
L’armure daédrique comporte également une sorte de jupe en cuir noir. J’ai donc acheté une petite quantité de skaï sur lequel j’ai dessiné un patron assez grossier à la craie, en essayant d’être le plus proche possible de la forme sur mes images de référence, puis j’ai ajouté quelques fentes pour permettre le passage d’une ceinture.
Il faut cependant noter que les proportions des modèles 3D ne sont pas toujours les bonnes. Par exemple, lorsque j’ai construit les avant-bras ou les tibias, la longueur de la pièce était bonne, mais son diamètre beaucoup trop grand et j’ai dû les retailler.
J’ai également dû ajouter quelques pièces qui ne figuraient pas dans les fichiers 3D : les gants et les chaussures. Pour les gants, j’ai tracé le contour de ma main sur une feuille, puis j’ai dessiné chaque plaque avant de les découper. Je ne les ai reportées qu’une fois sur la mousse, mais j’ai fendu cette dernière en deux dans sa largeur pour obtenir deux pièces plus fines. Pour couvrir les chaussures, je les ai enroulées dans de la cellophane, puis j’ai collé de petites bandes de scotch de peintre par-dessus. En scotchant d’autres pièces de papier par-dessus j’ai cherché à reproduire la forme voulue, ce qui m’a permis de faire un patron utilisable.
J’ai également dû ajouter quelques pièces qui ne figuraient pas dans les fichiers 3D : les gants et les chaussures. Pour les gants, j’ai tracé le contour de ma main sur une feuille, puis j’ai dessiné chaque plaque avant de les découper. Je ne les ai reportées qu’une fois sur la mousse, mais j’ai fendu cette dernière en deux dans sa largeur pour obtenir deux pièces plus fines. Pour couvrir les chaussures, je les ai enroulées dans de la cellophane, puis j’ai collé de petites bandes de scotch de peintre par-dessus. En scotchant d’autres pièces de papier par-dessus j’ai cherché à reproduire la forme voulue, ce qui m’a permis de faire un patron utilisable.
Ajout des détails :
Il a ensuite fallu ajouter les détails sur chaque pièce, c’est-à-dire les multiples pièces métalliques, les rivets et les zones plus ‘aléatoires’. J’ai commencé par dessiner sur la mousse avec un marqueur toutes les zones sur lesquels je voulais ajouter une plaque d’aspect métallique en m’aidant d’images de référence. J’ai ensuite utilisé du scotch de peintre pour obtenir une copie de ces zones, et je m’en suis servi comme patron pour découper des pièces de mousse très fine de la bonne forme. Je les ai ensuite collées avec du néoprène. Les rivets peuvent être créés assez facilement avec des attaches parisiennes. Il suffit de mettre une petite goutte de colle chaude au bout des « pattes » de l’attache, puis de l’enfoncer dans la mousse avant que la colle ne refroidisse. La température fera fondre très légèrement la mousse, ce qui facilitera l’enfoncement, et la colle empêchera l’attache de ressortir. Il faut ensuite recourber les pattes derrière la mousse. Concernant les détails « organiques », j’ai utilisé mon pistolet à colle chaude pour créer des entrelacs de colle (comme sur la garde et le pommeau de l’épée).
Attaches :
Une fois que toutes les pièces étaient prêtes, il a fallu trouver un moyen d’attacher toutes ces pièces aux bons endroits. J’ai fait deux fentes sur le côté du torse, afin de pouvoir y coller deux bandes de velcro. Les écailles sur les biceps sont attachées au moyen d’un élastique autour du bras, et d’un petit clip en plastique attaché sur le torse. Les épaulettes sont attachées au moyen de deux clips de plus grande taille, un sur l’avant du torse, et un sur l’arrière. Il y a une fente dans la pièce d’armure sur l’avant-bras, qui est maintenue fermée par des bandes élastiques. Les plaques sur les cuisses sont attachées au moyen d’un élastique autour de la jambe, mais ce moyen de fixation n’était pas suffisant, et les plaques glissaient quand je marchais. Enfin, les pièces sur les tibias étaient maintenues par un élastique autour du mollet.
Peinture :
Après avoir préparé les attaches des différentes pièces, il a fallu les peindre. Après avoir fait des tests avec de la peinture acrylique, je me suis aperçu que les déformations de l’armure rendaient impossible l’utilisation de cette peinture. La solution que j’ai fini par trouver est d’utiliser un enduit pour l’étanchéité des toits plats, une sorte de peinture à base de silicone qui reste souple. J’ai donc appliqué une première couche de cet enduit sur toutes les pièces, puis une seconde mais en utilisant une éponge pour donner une texture rugueuse à certaines parties de l’amure. Enfin, j’ai fait un brossage à sec avec une peinture acrylique argentée sur les parties métalliques, les rivets, et les filets de colle chaude. J’ai ensuite tenté d’appliquer un vernis souple pour protéger la peinture des frottements. Malheureusement je ne l’ai pas testé sur une chute avant, et il est devenu blanchâtre en séchant, ce qui m’a poussé à remettre une couche de peinture noire puis à refaire le brossage à sec.
J’ai un peu modifié les plaques sur les doigts après les avoir peintes. En effet, voyant qu’elles étaient un peu fines et par conséquent fragiles, j’ai collé une fine feuille plastique sous la pointe de chaque écaille puis je l’ai retaillée pour qu’elle ait la bonne forme et ne se voit pas trop.